De la recherche à l’entrepreneuriat, il n’y a qu’un pas !

Le programme « WILLA Boost for Women in Deep Tech » mené en partenariat avec Incuballiance et l’Université Paris Saclay grâce au soutien de la Caisse des Dépôts et de la région Ile-de-France, a eu lieu du 14 au 17 janvier dernier. A l’issue du programme à destination d’étudiantes en master 2, doctorantes ou chercheuses, Jeanne Volatron, l’une des participantes, a remporté le Prix Coup de Cœur. Retour avec elle sur ces 3 jours de bootcamp entrepreneurial regroupant une douzaine de femmes.

WILLA : Peux-tu nous décrire ton projet ?

Jeanne : Notre projet s’appelle EverZom et concerne la production d’outils biologiques : des vésicules extracellulaires très utilisées pour développer de nouveaux médicaments, notamment en médecine régénérative et ces vésicules sont des outils très importants pour leur développement.

Aujourd’hui, il est très difficile de les produire, il existe des méthodes mais elles sont très peu rentables. De plus, ces méthodes nécessitent énormément de temps et il est compliqué de produire suffisamment d’outils biologiques pour le développement de médicaments et en particulier pour le développement clinique de ces médicaments.

Notre solution : une méthode de production qui permet de produire 10 fois plus en 10 fois moins de temps qu’avec les méthodes actuelles. Notre projet est d’accompagner les acteurs académiques et industriels (pharmacie, vétérinaire), les aider à développer leurs nouvelles thérapies, nouveaux médicaments, à base de vésicule extracellulaire, en leur proposant cet outil et en produisant pour eux le matériel de base, la brique élémentaire à la fabrication de leur médicament.

WILLA : Kézako ?

Jeanne : On stresse la cellule, en rajoutant une molécule par exemple, ou on arrête de lui donner à manger : elle va libérer des molécules nécessaires à la fabrication du médicament. Ce processus est long, c’est pourquoi nous utilisons un mixeur pour accélérer ce phénomène.

WILLA : Quel est ton déclic entrepreneurial ?

Jeanne : Pendant ma thèse, l’une des formations obligatoires s’intitulait « Valorisation de la recherche par la création d’entreprise » et était organisée par le C’nano Idf, qui proposait une semaine d’introduction à l’entrepreneuriat de 35h. Le premier jour, je sortais de mon laboratoire et on me parlait de business angels, de SATT, je ne comprenais rien du tout… Le deuxième jour, la révélation, je me suis dis : « Banco, c’est ce que je veux faire ! » J’ai ainsi contacté le laboratoire en leur expliquant que j’avais envie d’entreprendre et leur demandant si je pouvais travailler sur un projet.

WILLA : Tu es chercheuse dans quel domaine ?

Jeanne : Je suis chercheuse en nano-médecine : je suis chimiste de formation et j’ai fait une thèse dans un laboratoire de physique. J’étudie en particulier les interactions entre les nanoparticules inorganiques (les nouveaux matériaux), les nanomatériaux avec l’organisme. Il s’agit de se poser la question : est-ce que quand on les injecte ils vont être dégradés, recyclés, excrétés, etc. ? Ces matériaux ont aussi beaucoup d’applications dans le domaine de la médecine.

WILLA : Qu’est-ce qui t’as poussé à postuler au « WILLA Boost for Women In Deep Tech » ?

Jeanne : On me l’a beaucoup recommandé, notamment le réseau du CEA, et un ami entrepreneur qui me disait que ça valait le coup de participer. Je m’étais donc inscrite par curiosité, je pense.

WILLA : En quelques mots que t’a apporté le programme ?

Jeanne : Un boost incroyable ! Pour le coup, ça a vraiment été particulier parce que ce n’est pas ce qui m’a poussée à participer au programme, mais j’étais dans un moment de baisse de motivation au moment où le programme a commencé. Je me suis beaucoup remise en question, et en fait, les 3 jours ont changé énormément de choses pour moi.

WILLA : Où en es-tu depuis la fin du bootcamp et quels sont tes besoins ?

Jeanne : Avant le WILLA Boost, nous avions constitué une équipe opérationnelle : un board scientifique, un advisory board. Depuis le WILLA Boost, j’ai pas mal avancé sur mes thématiques de négociation avec la SATT parce que c’était vraiment problématique.

De plus, nous avons été acceptés dans l’incubateur Paris Biotech Santé et nous avons aussi commencé toutes les démarches avec des avocats pour voir lequel nous conviendrait le plus, et nous pensons avoir trouvé celui avec qui on aimerait continuer l’aventure pour une création de société d’ici la fin du mois. Nous avons également commencé notre dossier de candidature pour le concours I-Lab.

 

Si vous souhaitez en savoir plus sur notre programme https://hellowilla.co/programmes/willa-boost-for-women-in-deep-tech/