Et l’égalité, ça donne quoi sur l’année 2024 ?

Et l’égalité,

ça donne quoi sur l’année 2024 ?

Sommaire

  1. Des sujets toujours en retard
  2. Mais des avancées notables

L’info à retenir

Les femmes restent minoritaires dans la tech, les médias ou la science, et gagnent encore 4,3 % de moins que les hommes à poste égal. Résultat : 74 % des jeunes femmes n’envisagent même pas de carrière dans les sciences ou la tech. Mais 2024 a aussi vu des avancées majeures comme la parité aux JO de Paris, l’IVG inscrite dans la Constitution, et Gisèle Pelicot qui brise le silence avec force et sororité.

Des sujets toujours en retard

On commence avec le milieu scientifique. Selon une étude Elles Bougent & OpinionWay, en 2024 sur 100 ingénieur.e.s, à peine un quart sont des femmes et moins d’un futur ingénieur sur trois est une jeune femme.

Autre environnement toujours très masculin, celui de la tech et de la startup nation. Seulement 10 % des startups créées en 2022 l’ont été par des équipes exclusivement féminines, et 12 % par des équipes mixtes, selon le baromètre réalisé par le collectif Sista. Nous n’avons malheureusement pas les chiffres pour 2023 et 2024 mais bizarrement, on n’est que très peu optimistes sur leur évolution. Si l’on regarde le French Tech Next 40/120, sur les 120 entreprises, seules 18 sont dirigées ou fondées par des femmes, une seule fait partie du le Next40. Heureusement qu’Eleonore Crespo, fondatrice de Pigment, est là pour représenter les femmes.

On aurait aimé que le Rapport annuel 2024 sur l’état des lieux du sexisme en France soit plus positif cette année mais on a dû se faire une raison, le chemin est encore long. 88 % des femmes perçoivent un problème face à la situation d’un employeur qui embauche un homme plutôt qu’une femme à compétences égales contre seulement 64 % des hommes. D’ailleurs, selon l’Observatoire des Inégalités, à temps de travail et métiers équivalents, les femmes touchent 4,3 % de moins que les hommes en 2024.

Et 74 % des femmes déclarent n’avoir jamais envisagé d’études supérieures ou un métier dans le domaine technique ou scientifique, une proportion qui n’est que de 41 % pour les hommes. Pas étonnant donc qu’il y ait si peu de femmes ingénieures….

Le monde médiatique ne fait pas mieux. Selon le baromètre annuel réalisé par Tagaday et que Ouest-France, sur les 1 000 personnalités les plus citées dans les médias en 2024, seulement 22,8% sont des femmes. On notera quand même que la présence des personnalités féminines dans les médias progresse de 3,6 points cette année. Par contre, aucune femme cheffe d’entreprise ne figure parmi les 1 000 personnalités les plus citées dans les médias.

Bonne nouvelle, selon l’Arcom, la part des femmes en plateau a augmenté puisqu’elle est passée de 38 % en 2016 à 43 % en 2023 (+5 points en 8 ans). Cependant, depuis 2021, elle s’est stabilisée autour de 43 %. Le temps de parole des femmes, pris sur l’ensemble des émissions, stagne lui aussi depuis 2019, début de sa mesure. Jusqu’en 2022 il était à 36% pour chuter à 34% en 2023.

Mais des avancées notables

Heureusement, certaines initiatives apportent de l’espoir.

Dans le sport, les Jeux Olympiques de Paris 2024 ont marqué un tournant. La parité totale des athlètes a été atteinte pour la première fois, un événement salué dans le monde entier. Les compétitions féminines ont bénéficié d’une meilleure visibilité médiatique. En effet, les Jeux de cette année ont été délibérément programmés de manière à permettre une couverture égale des épreuves masculines et féminines aux heures de grande écoute.

Ce qui est encourageant, c’est que les athlètes masculins s’emparent également du sujet et militent en faveur d’une plus grande égalité. C’est le cas par exemple des footballeurs danois qui ont refusé une hausse salariale par soucis d’équité avec l’équipe féminine.

Du côté des droits des femmes, après un vote « historique », le 4 mars 2024, la France est devenue le premier pays au monde à inscrire explicitement dans sa Constitution l’interruption volontaire de grossesse (IVG).

Enfin, la mobilisation sociétale reste forte pour faire avancer ces droits. On a pu le voir à l’occasion du procès des viols de Mazan. Gisèle Pelicot a levé l’anonymat sur ce procès qui l’opposait à son ex-mari et à des dizaines d’autres hommes accusés de viols. Avec sa phrase choque “la honte doit changer de camp”, elle a été élue personnalité française de l’année. Elle a réussi un véritable tour de force. Pour une fois, la victime est au centre du récit, elle a aidé à faire avancer un fait de société majeur et elle lancé un mouvement de sororité massif et mondial.

On espère que les avancées en 2025 pour l’égalité économique et professionnelle seront plus nombreuses. Chez WILLA, on s’engage à faire notre possible pour accompagner cette évolution !