Où sont les femmes en politique ?

Où sont les femmes

en politique ?

Sommaire

  1. La parité en politique ne progresse plus
  2. Des rôles secondaires pour les femmes
  3. Ne limitons pas les femmes à une date

L’info à retenir

Les femmes restent sous-représentées en politique : en France, le nombre de députées recule, et dans le monde seules 18 femmes sont cheffes d’État. Trop souvent cantonnées à des rôles secondaires, elles sont pourtant essentielles à des décisions plus inclusives. Heureusement, certaines prennent leur place, comme Ursula von der Leyen ou Claudia Sheinbaum.

La parité en politique ne progresse plus

Pour atteindre les objectifs de développement durable d’ici 2030, il faut arriver à une participation équitable et à un leadership des femmes dans la vie politique et publique. Cependant, les chiffres de l’ONU Femmes indiquent que les femmes sont majoritairement sous-représentées à travers le monde à tous les niveaux du pouvoir décisionnel et la parité entre les sexes est encore loin d’être atteinte dans la vie politique.

En témoignent les dernières législatives françaisesdu mois de juin où la part des femmes députées a baissé. L’hémicycle est donc dominé par les hommes avec 577 députés contre 215 députées femmes. Elles étaient cependant 224 en 2017, véritable hausse par rapport à 2012 où seul 155 sièges étaient occupés par des députées.

Fabienne El-Khoury, porte-parole d’Osez le féminisme, regrette cette baisse historique « Le nombre de femmes élues à l’Assemblée nationale diminue pour la première fois depuis des décennies de progrès. ». Elle souligne que les femmes sont sous-représentées en politique alors qu’elles constituent 52 % de la population française et 52 % des inscrit.e.s sur les listes électorales.

A l’échelle mondiale ça n’est évidemment pas mieux. Seulement 18 pays ont une femme comme chef d’État et 15 pays ont une femme comme chef de gouvernement sur 197 pays.

Des rôles secondaires pour les femmes 

Lorsque les femmes arrivent à obtenir un rôle en politique, il est bien souvent secondaire.

Selon l’ONU Femmes, les cinq portefeuilles les plus couramment détenus par les femmes ministres dans le monde sont les suivants : Femmes et égalité des sexes, puis Famille et enfance, Inclusion sociale et développement, Protection sociale et sécurité sociale, et Affaires autochtones et minorités.

En France, les hommes occupent les postes de décision. Depuis les débuts de la Ve République en 1958, seules deux femmes, Edith Cresson, (1991-1992) et Elisabeth Borne (2022-2024) ont occupé le poste de Première ministre.

Et depuis le remaniement du Gouvernement en janvier dernier, certes on peut parler de parité puisqu’il y a sept hommes et sept femmes mais on est loin de l’égalité. Tous les hommes sont ministres de plein exercice, alors que trois femmes sont « déléguées auprès du Premier ministre ». De plus, sur les sept femmes, aucune n’occupe de poste régalien.

La présence de quelques femmes à la tête de grandes villes comme Lille (Martine Aubry) et Paris (Anne Hidalgo) masque le fait que 80 % des maires sont des hommes.

Des femmes prêtes à changer la donne

Des études le montrent, lorsque les femmes sont impliquées dans les processus décisionnaires politiques, elles les améliorent. En Inde par exemple, le nombre de projets d’eau potable dans les régions où les conseils municipaux sont dirigés par des femmes est supérieur de 62% à celui des régions où les conseils municipaux sont dirigés par des hommes. En Norvège, grâce à la présence de femmes au sein des conseils municipaux, il y a davantage de garderies.

Et heureusement, les femmes sont malgré tout de plus en plus nombreuses à prendre leur place en politique.

A l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, déclarait « Lorsque j’étais petite fille, les femmes n’avaient pas les mêmes droits [que les hommes] ». Elle a également mis en lumière la plus grande visibilité des femmes au niveau de l’Union Européenne puisqu’elle le rappelle, « pour la première fois depuis le début de l’Union, quatre femmes sont à la tête » d’institutions, à savoir la présidente du Parlement européen Roberta Metsola, la présidente de la Banque centrale européenne (BCE) Christine Lagarde, celle de la Banque européenne d’investissement (BEI) Nadia Calviño et elle-même.

Au Mexique, Claudia Sheinbaum est devenue en juin dernier la première femme élue à la présidence du pays depuis son indépendance en 1821. Et avec son élection, la promesse d’une meilleure place de la femme dans la société. Elle avait assuré avant son élection“Il m’appartiendra de me battre pour les femmes” dans ce pays où 70 % des Mexicaines ont subi une forme de violence dans leur vie et où 10 femmes sont tuées chaque jour.

Aux Etats-Unis, il faut espérer que la candidate démocrate Kamala Harris, devienne la première femme présidente du pays en battant Donald Trump. Affaire à suivre 🤞