J’aurais voulu être un.e artiste
J’aurais voulu être
un.e artiste
Sommaire
- Le cinéma, une histoire au féminin
- Le cinéma, un milieu où les inégalités sont fortes
- Le cinéma, un outil pour instaurer de nouvelles représentations et mener au changement social
L’info à retenir
Première réalisatrice au monde, Alice Guy a été effacée de l’histoire, comme tant de femmes pionnières du cinéma. Aujourd’hui encore, seules 25 % des réalisatrices voient leurs films diffusés en salles, avec 28 % de salaire en moins. Comme dans la tech, les femmes restent invisibilisées alors qu’elles façonnent l’innovation.
Le cinéma, une histoire au féminin
Quelles soient actrices ou derrière une caméra, les femmes dans le cinéma ont eu tendance à être invisibilisées, comme celles dans la tech victimes de l’effet Matilda.
Et pourtant, on doit beaucoup à toutes ces femmes !
Est-ce que vous connaissez Alice Guy ? Probablement pas. Elle est toutefois la première réalisatrice au monde ! Cette Française née en 1873, devient en 1895 après avoir étudié la sténodactylo, l’assistante de Léon Gaumont, à l’époque à la tête d’une société de photographie parisienne. La démonstration du cinématographe par les Frères Lumières fera basculer sa vie. Elle propose alors à son patron de filmer des saynètes. Il accepte à condition que cela soit en dehors de ses heures de travail. C’est ainsi que naît « La fée aux choux”, devenant l’un des premiers films de fiction. Déjà à l’époque, elle se rend compte de sa condition de femme “Si on avait prévu le développement que prendrait l’affaire, je n’aurais jamais obtenu ce consentement. Ma jeunesse, mon inexpérience, mon sexe, tout conspirait contre moi.”. Mais grâce à elle, la maison Gaumont se transforme et rivalise avec les studios Pathé. Elle lancera par la suite sa propre société de production, la Solax.
On peut également penser à Lois Weber. Née en 1879, elle est l’une des cinéastes les plus prolifiques et audacieuses de son temps. La mise en scène est pour elle cruciale, tout comme l’utilisation de techniques cinématographiques innovantes. Elle est une véritable pionnière du milieu, notamment grâce à l’utilisation du split screen dans son film “Suspense”. Elle est également la première femme à réaliser un long-métrage avec “Le marchand de Venise”.
Le cinéma, un milieu où les inégalités sont fortes
Tout comme la tech, le cinéma est un milieu où les inégalités persistent.
En 2019, des chiffres édifiants sont rapportés par le Collectif 50/50 dans leur étude sur “Qui peuple le cinéma français ?”.
- 22% des personnages sont perçus comme non blancs ; un chiffre qui descend à 19% pour les personnages principaux
- La part des personnages en situation de handicap est de 3%
- Parmi les personnages dont l’orientation sexuelle est connue, seuls 2% sont homosexuels et 3% bisexuels
- Les femmes sont sous-représentées : elles ne représentent que 39,8% de l’ensemble des personnages et 38% des personnages principaux
Même si certaines inégalités se réduisent, notamment celles femme-homme, l’Observatoire de l’égalité femme-homme 2024 , le Centre national du cinéma, dévoile à ce sujet des chiffres encore trop faibles :
- Il y a 25 % de films strictement réalisés par des femmes parmi les films d’initiative française agréés en 2023
- 3,9 M€ c’est le devis moyen pour les films d’initiative française agréés en 2023 strictement réalisés par des femmes, soit -25 % par rapport à ceux strictement réalisés par des hommes
- 29 % des films réalisés par des femmes parmi les films d’initiative française agréés ont été distribués dans les salles en 2023, soit 70 films
- 37 € c’est le salaire horaire brut moyen d’une réalisatrice en 2022, soit -27,8 % par rapport à celui d’un homme
On constate donc une faible diversité en termes de genre, d’origine perçue, d’âge, de CSP, d’état de santé et d’orientation sexuelle des personnages.
Le cinéma, un outil pour instaurer de nouvelles représentations et mener au changement social
Mais le cinéma, tout comme la culture au sens large, a un véritable rôle à jouer pour instaurer de nouvelles représentations et mener au changement social.
En mai 2023 sortait au cinéma La Petite Sirène. Et sa sortie a fait beaucoup parler. C’est le tout premier live-action Disney où la protagoniste est noire, Ariel étant incarnée par l’actrice Halle Bailey. De nombreux commentaires racistes ont fusé mais aussi une quantité impressionnante de vidéos de petites filles noires pouvant enfin s’identifier dans un Disney.
Et ça, l’importance de donner la possibilité à tou.te.s les spectateur.ice.s de s’identifier, les plateformes de streaming l’ont bien compris ! Selon une étude,1/3 des films proposés comptait une actrice ou un acteur issu d’une minorité dans le rôle principal.
Le cinéma doit proposer des histoires dans lesquelles tout le monde peut s’y retrouver et qui témoignent de la diversité de nos cultures.
Et chez WILLA, avec notre programme Women In Culture & Creativity, on souhaite accompagner le lancement de projets culturels inclusifs. WICC est un programme de 6 mois à destination de 5 startups innovantes dans les secteurs des jeux vidéo, l’édition, les arts visuels et art de vivre, la musique et le spectacle vivant, cinéma et audiovisuel, culturelle et créative) situées ou impactant le département des Hauts-de-Seine et portées par au moins une femme. Tu t’y retrouves ? Alors candidate sans plus attendre !
Des initiatives comme techCannes Business Club oeuvrent également dans ce sens. Créé par Sarah Lelouch, il a l’ambition d’être le point de rencontre entre deux mondes qui se connaissent mal : la tech et le cinéma. Du 17 au 19 mai, trois jours de lancement au cours desquels se succéderont keynotes, tables rondes, speed-meetings et démos d’innovations tech destinées au cinéma. WILLA est partenaire de ce lancement pour apporter un éclairage sur l’importance de la diversité dans ce secteur.