Diversité & inclusion : plus qu’un engagement, une nécessité

Diversité & inclusion :

plus qu’un engagement, une nécessité

Sommaire

  1. Le recul des engagements : un signal d’alerte
  2. Ces politiques sont pourtant indispensables
  3. Agir concrètement : les leviers à mobiliser

L’info à retenir

Depuis janvier 2025, Trump mène une offensive contre les politiques de diversité et inclusion, poussant certaines entreprises à les abandonner, comme SAP. Ce recul, aux conséquences mondiales, menace des droits fondamentaux au nom d’intérêts économiques.Pourtant, l’inclusion reste indispensable : les inégalités persistent, elle stimule la croissance (+9,2 % de PIB OCDE d’ici 2060) et répond aux attentes des jeunes talents (45 % des -35 ans y sont sensibles).

Le recul des engagements : un signal d’alerte

Alors que l’on pourrait croire les politiques de diversité et d’inclusion désormais bien établies dans les stratégies d’entreprise, un mouvement inverse s’accélère. Partout, et particulièrement aux États-Unis, on assiste à un véritable retour en arrière.

 

Depuis son retour à la Maison Blanche le 20 janvier 2025, Donald Trump a engagé une offensive directe contre les politiques diversité et inclusion. Plusieurs décrets exécutifs ont été signés dès les premières semaines de mandat : chaque agence fédérale doit désormais identifier jusqu’à neuf entreprises à surveiller pour d’éventuelles pratiques diversité et inclusion « illégales ». Des pratiques qualifiées par le président de « hors la loi, corrosives et pernicieuses ».

Cette posture politique s’inscrit dans une vision profondément conservatrice du rôle des femmes et des minorités dans la société. La chercheuse américaine Ashley Morgan le résume ainsi : « Trump s’est entouré d’hommes qui véhiculent le stéréotype de l’homme alpha, rabaissent les femmes sans enfants et exaltent des valeurs familiales rétrogrades, au détriment de l’émancipation. »

Et les effets se font déjà sentir au-delà des frontières. En mars, l’administration Trump a exigé que les entreprises étrangères souhaitant collaborer avec le gouvernement américain révèlent leurs dispositifs internes en matière de diversité, sous peine de perdre ces marchés. Certaines commencent à céder à la pression. Le 11 mai, le géant allemand SAP a annoncé la suppression officielle de ses programmes de diversité, d’équité et d’inclusion aux États-Unis.

Ce climat d’hostilité installe un précédent dangereux : celui d’un monde économique prêt à sacrifier l’inclusion pour préserver ses intérêts commerciaux. Un signal d’alarme qui mérite d’être entendu.

Ces politiques sont pourtant indispensables

À l’heure où les politiques d’inclusion sont remises en cause, il est essentiel de rappeler une vérité fondamentale : la diversité n’est pas une option morale ou idéologique, c’est une nécessité sociale, économique et démocratique.

D’abord, parce que les inégalités persistent.
En France, la part des femmes parmi les dirigeant.e.s d’entreprises françaises n’est qu’à 25 % en 2023. Les personnes racisées restent sous-représentées dans les postes à responsabilité. Les salarié.e.s en situation de handicap font encore face à de nombreux obstacles à l’emploi. Quant aux jeunes issu.e.s des quartiers prioritaires, leur accès aux grandes écoles et aux réseaux professionnels reste limité.

Ensuite, parce que l’exclusion a un coût.
Combler les écarts entre les genresen termes de taux d’activité et de temps de travail entraînerait une hausse moyenne de 9.2 % du PIB dans les pays de l’OCDE d’ici 2060, ce qui ferait augmenter d’environ 0.23 point de pourcentage la croissance annuelle moyenne.

Les salariés de moins de 35 anssont beaucoup plus enclins à travailler, ou à savoir qu’ils travaillent, dans une entreprise disposant d’un programme inclusion et diversité : 45%, contre 34% chez les 35 et 59 ans et 17% chez les 60 ans et plus. L’engagement inclusif devient un levier d’attractivité RH, au cœur des attentes des talents de demain.

Enfin, parce que les entreprises ont un rôle central à jouer dans la société.
À une époque marquée par les tensions sociales, la montée des extrêmes et la défiance envers les institutions, les organisations ont une responsabilité majeure : celle de créer des environnements de travail où chacun.e peut contribuer, progresser et être reconnu.e à sa juste valeur. Fermer la porte à cette mission, c’est abandonner une part essentielle de leur impact social.

Agir concrètement : les leviers à mobiliser

Face au recul des politiques diversité et inclusion à l’échelle internationale, il devient plus que jamais nécessaire pour les entreprises, associations et institutions de réaffirmer leurs engagements et de passer à l’action. Voici quelques pistes concrètes :

  • Repenser la gouvernance : créer ou renforcer les fonctions dédiées à la diversité et à l’inclusion. Ces fonctions doivent être rattachées au plus haut niveau hiérarchique pour garantir leur impact stratégique.
  • Mesurer pour progresser : il est essentiel de collecter des données genrées, sociales et ethniques, d’identifier les biais systémiques, et de suivre les progrès à travers des indicateurs précis.
  • Intégrer l’inclusion dans tous les processus RH : cela implique de revoir les pratiques de recrutement, d’onboarding, de formation et d’évaluation, pour éliminer les biais inconscients et favoriser l’accès de tous.te.s aux opportunités.