La deeptech, kezako ?

Contraction de “deep technology”, la deeptech fait référence à l’origine aux secteurs R&D des grandes entreprises aéronautiques et informatiques américaines. Aujourd’hui, le terme est sur toutes les lèvres, et désigne les projets portés par des entreprises ou des laboratoires de recherche ambitieux qui innovent en repoussant les frontières technologiques” selon la BPI. Son potentiel d’innovation est plus élevé que la technologie traditionnelle, souvent au prix de nombreuses années de recherche et développement.

Les entrepreneur.es deeptech s’emparent de ces innovations de rupture pour révolutionner notre quotidien et proposer des produits et solutions qui vont transformer de manière durable nos modes de vie.
La deeptech répond donc à des enjeux majeurs parmi lesquels :

• Réussir la transition écologique et énergétique, notamment via la mobilité
• Vivre et vieillir en bonne santé
• Nourrir l’humanité

Un secteur sous les projecteurs

Ces enjeux étant primordiaux pour le monde de demain, le Gouvernement s’est emparé du sujet.

Avec le projet France 2030, plan d’investissement lancé par le président Emmanuel Macron, les ressources allouées à la deeptech ont été augmentées afin d’amplifier la compétitivité industrielle de la France et de développer de nouvelles technologies. L’objectif derrière tout ça est bien évidemment d’accroître le leadership de notre économie dans ces domaines de pointe et stimuler le développement de pôles d’innovation sur tout le territoire. Dans ce cadre là, le Plan Deeptech, opéré par la BPI, a été lancé en janvier 2019 avec un but très précis : faire de la France un “acteur majeur de l’innovation de rupture à l’échelle internationale”.Doté de 3 Md€ d’ici 2025, le Plan Deeptech se déploie selon trois axes :

• Stimuler la création
• Accompagner la croissance et construire les leaders industriels de demain
• Dynamiser les écosystèmes d’innovation

Que remarque-t-on ? Aucun point d’attention n’est porté à la place des femmes dans ce secteur. Or la parité est primordiale pour atteindre les objectifs fixés et produire des innovations inclusives.

Le rôle des femmes dans la deeptech

En 2020, selon l’enquête annuelle du Ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche, les femmes représentent 33 % de l’ensemble des personnels de recherche et 29 % des chercheur.euses.

En 2022, selon le baromètre Sista, les startups fondées par des femmes ne représentent que 10% des startups créées.

Conclusion : peu de femmes font de la recherche, peu de femmes entreprennent.

Et pourtant, la deeptech faisant appel et développant des outils comme l’intelligence artificielle, dans des secteurs aussi sensibles que la santé ou l’environnement, il est primordial que les équipes de recherche et développement soient plus mixtes. La diversité des équipes dans les laboratoires est le meilleur rempart contre les biais cognitifs… et permet donc de développer des innovations réellement utiles et adaptées à tou.tes.

Exemple concret : sur la route, les femmes ont 73 % de chances de plus que les hommes d’être blessées en cas de collision frontale. Pourquoi ? La réponse est simple : jusqu’à septembre 2023, tous les tests de sécurité dans les véhicules étaient réalisés avec un mannequin masculin. Il a fallu attendre cette rentrée pour qu’une ingénieure suédoise, Astrid Linder, crée le premier mannequin de crash-test féminin pour mieux protéger les femmes.

Autre exemple : en 2015, lors d’un process de recrutement, Amazon a essayé un algorithme qui se basait sur les centaines de milliers de CV reçus depuis 10 ans. Problème, une très grande majorité d’hommes blancs a été recruté durant toutes ces années. L’algorithme a donc appris à ne laisser aucune chance aux femmes dans le process.

La liste est longue, et il n’est pas question de perpétuer ces biais dans nos laboratoires et départements de R&D, comme dans les jeunes pousses qui viennent bousculer le secteur. Il est donc urgent de faire place aux femmes chercheuses, entrepreneuses, motivées, de les mettre en avant et de les laisser contribuer à la résolution des enjeux de demain.

Notre programme Women in DeepTech en partenariat avec IncubAlliance Paris-Saclay

Place aux chercheuses, place aux nouveaux rôles modèles qui innovent pour un monde de demain plus égalitaire et durable.

Avec le soutien de Servier, CEA, INRAE, Université Paris-Saclay, Total Energies et EPA Paris-Saclay, WILLA et IncubAlliance proposent un bootcamp dédié aux femmes du monde de la recherche pour les aider à passer de l’innovation à l’action !

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